"Célèbre une fois mort". Dans l'histoire de la musique populaire, nombreux sont les cas d'idolâtrie post-mortem : de Robert Johnson (vous verrez plus loin la connexion avec notre sujet) à Jim Morrison ou, plus récemment, Tupac et Biggie. Chaque année, les compilations "Famous When Dead" réunissent la crème des artistes (bien vivants !) du label de Francfort Playhouse comme en témoigne le cinquième volume qui vient de sortir. Focus.
Depuis quelques années, la micro house produite par la maison de disques indépendante a régulièrement fait parler d'elle de ce côté-ci du Rhin avec certains de ses fers de lance comme Isolée, Losoul, Captain Comatose et Ricardo Villalobos.
En fait, Playhouse est l'association de 5 personnes : Ata Macias (aka DJ Ata), Heiko Schäfer, Matthias Westerweller, Roman Flüegel et Jörn Elling Wuttke. Les deux premiers sont les vrais fondateurs du label alors que les deux derniers sont les deux producteurs à l'origine de projets tels que Alter Ego (cf. le fabuleux album "Decoding the Hacker Myth” paru en 96 sur Harthouse), Acid Jesus (cf. le formidable remix de Random Factor sur la première "Famous When Dead") ou encore Soylent Green, Eight Miles High, etc… C'est en 1994 que toute cette équipe décide d'unir ses forces et ses savoir-faire au sein de Playhouse. Ces fans de musique électronique ont commencé à s'intéresser à la house avant même que le Dorian Gray ou l'Omen ne deviennent les clubs emblématiques de l'agitation nocturne de Francfort. C'est dans ces lieux de "perdition" que les cinq hommes se rencontrent et se découvrent des goûts musicaux communs. Ata et Heiko travaillent alors dans un magasin de disques, emploi propre à satisfaire leur besoin grandissant en nouveautés. "Avec notre label, nous cherchons simplement à réaliser la musique que l'on aime sans nous soucier d'un style en particulier. C'est une des raisons qui expliquent que nous ayons fondé 2 autres structures, Ongaku et Klang Elektronik, en parallèle à Playhouse" précise Heiko. "Playhouse est notre activité la plus connue à ce jour. L'idée d'un tel label vient du fait que l'on voulait mettre en avant toutes sortes de musiques qui pouvaient sonner "House" au sens où nous l'entendons."
Au cours de ces 10 années d'existence, Playhouse a lancé à la face des clubs quelques beaux brûlots prompts à exciter les dancefloors les plus aguerris : "Open Door" de Losoul, "Lovelee Dae" de Blaze, "Beau Mot Plage" d'Isolée, "Broken Mirror" de Random Factor, "Accapulco 2000" de Captain Comatose, "Freakbox" de Spektrum (cf. l'ébouriffant remix d'Alter Ego) et "Alcachofa" de Ricardo Villalobos. C'est en 2001, alors que la scène Allemande a le vent en poupe, que la maison de disques de Francfort sort sa première compilation "Famous When Dead" (pochette noire avec un clin d'œil à Motörhead) en triples vinyles et CD. Ce best of réunit simplement les morceaux favoris du club des cinq. Le fief du label est le Robert Johnson, club qui porte le nom du légendaire guitariste de blues, une véritable vitrine pour tous les artistes de la maison Playhouse.
En 2003, les pochettes du label affichaient l'image d'un guitariste clope au bec, visuel plutôt surprenant pour un label électronique : "C'est juste une blague et un état d'esprit que l'on partage", explique Heiko. "Nous aimons le rock en même temps que le funk, la soul ou le krautrock. Peut-être que sur une de nos futures pochettes, on trouvera George Clinton ou Marvin Gaye. Nous avons toujours un œil pointé vers le futur et l'on se fiche pas mal des modes. Sur Playhouse, tu trouveras toujours un disque de Daniel Wang suivi, par exemple, d'une production de Tiefschwarz. Tout est possible !"
En 2004, le label souffle ses 10 bougies avec le troisième volume de la série "Famous When Dead" qui affiche une belle brochette de morceaux ravageurs : de la techno minimaliste et sexy du trio Rework en passant par l'electro-pop synthétique de The Visitors ou la funk-house endiablée de Glove. Côté albums, le résultat n'est pas toujours à la hauteur de l'excitation suscitée par les maxis. Cela se vérifie en particulier avec les disques respectifs de Spektrum (quatuor londonien entre ESG et A Certain Ratio) et Alter Ego (dont c'est le grand retour avec un album très techno et electro) qui sont de bonne facture, sans plus. Ils leur manquent un je-ne-sais-quoi pour les faire décolle
r et devenir vraiment incontournables (ce qui est souvent le cas dans l'electro à quelques rares exceptions).
Fin 2005, le volume quatre des "Famous..." offrait à nouveau un beau panorama au même titre que le cinquième opus, sorti en juin 2007, véritable séance de rattrapage pour tous ceux qui seraient passés à côté des sorties vinyles essentielles du label. Entre les mélodies extraterrestres de Holger Zilske meets Dave DK ou Isolée, les grooves technoïdes et old school de Rework, la brillante relecture par Losoul du "The Siren" enregistré en 1989 par le duo suisse post-punk UnknownmiX, l'electro envoûtante de Rework formidablement remixée par Roman Flügel, ce cinquième se distingue par un éclectisme toujours plus important. Famous ? Yes ! Yes ! Yes ! Yes ! Yes ! Dead ? No way !
Propos recueillis par Laurent Gilot
Au cours de ces 10 années d'existence, Playhouse a lancé à la face des clubs quelques beaux brûlots prompts à exciter les dancefloors les plus aguerris : "Open Door" de Losoul, "Lovelee Dae" de Blaze, "Beau Mot Plage" d'Isolée, "Broken Mirror" de Random Factor, "Accapulco 2000" de Captain Comatose, "Freakbox" de Spektrum (cf. l'ébouriffant remix d'Alter Ego) et "Alcachofa" de Ricardo Villalobos. C'est en 2001, alors que la scène Allemande a le vent en poupe, que la maison de disques de Francfort sort sa première compilation "Famous When Dead" (pochette noire avec un clin d'œil à Motörhead) en triples vinyles et CD. Ce best of réunit simplement les morceaux favoris du club des cinq. Le fief du label est le Robert Johnson, club qui porte le nom du légendaire guitariste de blues, une véritable vitrine pour tous les artistes de la maison Playhouse.
En 2003, les pochettes du label affichaient l'image d'un guitariste clope au bec, visuel plutôt surprenant pour un label électronique : "C'est juste une blague et un état d'esprit que l'on partage", explique Heiko. "Nous aimons le rock en même temps que le funk, la soul ou le krautrock. Peut-être que sur une de nos futures pochettes, on trouvera George Clinton ou Marvin Gaye. Nous avons toujours un œil pointé vers le futur et l'on se fiche pas mal des modes. Sur Playhouse, tu trouveras toujours un disque de Daniel Wang suivi, par exemple, d'une production de Tiefschwarz. Tout est possible !"
En 2004, le label souffle ses 10 bougies avec le troisième volume de la série "Famous When Dead" qui affiche une belle brochette de morceaux ravageurs : de la techno minimaliste et sexy du trio Rework en passant par l'electro-pop synthétique de The Visitors ou la funk-house endiablée de Glove. Côté albums, le résultat n'est pas toujours à la hauteur de l'excitation suscitée par les maxis. Cela se vérifie en particulier avec les disques respectifs de Spektrum (quatuor londonien entre ESG et A Certain Ratio) et Alter Ego (dont c'est le grand retour avec un album très techno et electro) qui sont de bonne facture, sans plus. Ils leur manquent un je-ne-sais-quoi pour les faire décolle
r et devenir vraiment incontournables (ce qui est souvent le cas dans l'electro à quelques rares exceptions).Fin 2005, le volume quatre des "Famous..." offrait à nouveau un beau panorama au même titre que le cinquième opus, sorti en juin 2007, véritable séance de rattrapage pour tous ceux qui seraient passés à côté des sorties vinyles essentielles du label. Entre les mélodies extraterrestres de Holger Zilske meets Dave DK ou Isolée, les grooves technoïdes et old school de Rework, la brillante relecture par Losoul du "The Siren" enregistré en 1989 par le duo suisse post-punk UnknownmiX, l'electro envoûtante de Rework formidablement remixée par Roman Flügel, ce cinquième se distingue par un éclectisme toujours plus important. Famous ? Yes ! Yes ! Yes ! Yes ! Yes ! Dead ? No way !
Propos recueillis par Laurent Gilot
Photo DR
V/A Famous When Dead 5 (Playhouse/Nocturne)
Sortie en juin 2007





