11.23.2007

Battant, Kevin (1989), new new wave

Sur son nouvel Ep, "Kevin (1989)", le quatuor londonien s’amuse à condenser l’énergie sourde de la new wave des années 80 avec les envolés synthétiques d’aujourd’hui. Chloe (voix), Tim (guitare), Andy (basse) et Joël (synthétiseur) développent déjà un son unique qui les classent dans notre top 10 des groupes à surveiller de près, surtout avec la sortie d’un premier album prévue à l’horizon 2008... Entretien exclusif.

Comment vous êtes vous rencontré et comment avez-vous formé ce groupe ?
Joël : J’imagine que la plupart des groupes se forment dans un pub, autour d’une association d’amis assis à une table en train de dire : "Hey, ça ne serait pas génial de former un groupe ?." Puis, le jour suivant, ils se lancent et le forment. Battant s’est créé suite à une chanson d’anniversaire écrite par Chloé pour Mole (ex-membre de Battant). Il a fallu quelques années pour arriver au line-up actuel. À l’origine, il n’y avait que Chloé et Mole, juste des synthés et des vocaux avec une couleur plutôt electroclash. Ils ont composé une chanson appelée "Human Rug" puis un promoteur les a engagés pour un concert, mais ce n’était pas un groupe à proprement dit, seulement deux personnes qui s’amusaient. Puis, Tim a été engagé en tant que guitariste-programmeur et la mouture live du groupe est née. La formation est restée telle quelle pendant un moment. Par la suite, Andy, bassiste, guitariste, nous a rejoint. Nous l’avons dégoté dans un pub à côté de notre studio. J’ai rencontré Chloé grâce à mon co-locataire qui avait organisé le tout premier concert de Battant. Durant plusieurs mois, la formation était composée de nous cinq jusqu’à ce que Mole s’en aille.


Pourquoi avez-vous choisi ce nom ? Il sonne tellement français…
Mole a vu le nom sur une boîte à jouet de panda, et cela lui plaisait bien. C’est un des nombreux jouets étranges que Chloé a pu ramener de ses voyages. Cette dernière a des origines françaises alors beaucoup de gens pensent que le nom du groupe vient de là mais, en fait, c’est juste une expression qui plaisait à Mole. 


Pouvez-vous nous en dire plus sur chacune de vos réalisations ; "Jump Up" sur Firewire records, "Socket" sur votre propre label et "Kevin (1989)" pour le compte de Kill The DJ ?
"Jump Up" est sorti sous la forme d’un EP avec les morceaux "Hong Kong", "Crank" et "Miss Betty". "Jump Up" est une pop song ironique qui a été écrite à propos de ce gamin Thomas qui s’est fait kidnapper en Angleterre. "Miss Betty" est la toute première chanson écrite par Battant. Elle parle d’une fille sans tête qui est maintenue en vie par un scientifique dérangé. Les sonorités de ce titre sont assez industrielles. Cet Ep est vraiment très diversifié, il ne contient pas que des chansons pop. Il a été produit par David Holmes et il a bénéficié de très bons remixes par Motor et Two Lone Swordsmen. "Socket/I am Spider" est sorti sous la forme d’une double face A sur notre propre label et il a été produit par les Two Lone Swordsmen. Ce Ep a été pressé en édition limitée. Enfin, "Kevin (1989)" a été écrit à partir d’un journal intime qui a été donné comme cadeau à Chloé. Cette dernière aime collecter ce genre d’objet. Ce journal a été trouvé dans la cave d’un vieux pub du centre de Londres. C’est un autre classique pop de Battant : des paroles brutales masquées par des accords en majeur et des riffs entraînants. "Kevin" a été produit par The Boardromm (du label Klang Electronic) avec qui nous partageons le studio. "Kevin" est le premier morceau que nous avons enregistré live, que ce soit pour les parties de basse ou de synthé, avec la formation actuelle. Le son est plus abouti par rapport à tout ce que l’on a pu enregistrer jusqu’à présent. "Blah Blah" est un morceau orienté clubbing. Au sujet de ce dernier, Tim avait mis de côté des versions non finalisées pour les mixer dans son set de DJ. Puis, il est revenu au studio le jour suivant en mélangeant Joey Beltram et "Blah Blah". Cela sonnait vraiment bien ! Sur cet Ep, il y a également un remix de "Kevin" par Andrew Weatherall que ce dernier décrit comme une version dub pour les stadiums. Nous avons sorti ce disque sur Kill The DJ qui est vraiment un label exceptionnel. C’est un des rares maisons de disque encore en activité qui réunit toute la diversité de la musique électronique… C’est vraiment remarquable quand on voit le nombre de labels électroniques qui s’enferment dans un style spécifique.


J’ai lu une chronique de "Kevin" dans un magazine français (les Inrocks) qui comparait le morceau à un croisement entre une attitude héritée des 80’s et la puissance de l’electro contemporaine. Quel est votre avis sur la question ?
On peut dire que nous nous situons dans un courant electro-rock aux contours pas vraiment définis. C’est très vague en fait, nous n’avons pas de règles précises sur la façon dont nous voulons sonner. Nous sommes à la recherche ce qui nous semble fonctionner ou sonner juste. Parfois, Tim écrit un morceau qui ressemble à The Fall alors qu’une autre fois, cela peut s’apparenter à un étrange titre minimal pour 3 heures du matin. Je suppose que cela nous convient car nous sommes tous très au courant de ce qui se passe sur la scène dance et electro actuelle, même si chacun d’entre nous a ses propres influences qui vont de The Cramps à Yello en passant par le Velvet Underground, pour n’en citer que quelques unes.


Quelle va être la prochaine étape pour Battant ?
Nous allons enregistrer notre premier album qui devrait sortir l’année prochaine avec une tournée à la clé. En même temps, nous continuons à nous produire sur scène à travers toute l’Europe.


Propos recueillis par Laurent Gilot

Photo DR

Battant "Kevin (1989)" (Kill The DJ/Nocturne)
www. battant.co.ukwww.myspace.com/battantbattant