Formé en 2005 et très vite associé au courant éphémère New Rave
anglais, le premier album des Klaxons, "Myths of the Near Future", a
été salué par la critique musicale internationale et a reçu, entre autres, le
prestigieux prix Mercury Music Prize. La pression était donc importante pour
son successeur, «Surfing The Void », qui s’avère, au final, être un bon
cru de pop-dance psychédélique. Explications en compagnie du chanteur James
Righton.
Peux-tu me dire comment a été reçu votre
premier album ? Est-ce que le succès de celui-ci a été rapide, voire trop,
pour un jeune groupe comme vous ?
James Righton : On a pu
tourner à travers le monde entier et on a l’impression que notre musique
parlait aux gens. Cela nous a conforté dans la voie que nous avions choisie.
C’est ce que nous voulions dès le départ, que notre musique soit acceptée par
un maximum de gens. Notre vie a beaucoup changé depuis 2007. C’est assez
étrange comme sensation. Depuis le moment où le groupe s’est formé jusqu’au
moment où nous avons signé sur une maison de disques et que nous avons sorti
notre premier single, tout est allé très rapidement. On s’est retrouvé à faire
les premières parties de Daft Punk ou Björk, c’était très bizarre mais, en même
temps, nous nous sommes vraiment bien amusés. Mais, nous avons eu besoin de ne
pas trop réfléchir à tout ce qui se passait autour de nous, c’était vital pour
pouvoir continuer à se concentrer sur notre musique.
Comment cette grande tournée mondiale
s’est-elle terminée ?
Lorsque nous nous sommes arrêtés, il était
définitivement temps de le faire. Fin 2008, nous avons achevé cette tournée en
Amérique du Sud dans des endroits que nous n’avions jamais visités. On ne peut
pas dire que nous n’étions plus heureux de jouer sur scène mais il était temps
pour nous de nous attaquer à un nouvel album, d’avoir de nouvelles chansons à
notre répertoire.
Vous avez cherché à faire un break ou vous
avez directement enchaîné avec des sessions studio ?
En fait, nous ne nous sommes jamais arrêtés
de faire de la musique. Je ne sais pas pour les autres groupes mais, en ce qui
nous concerne, nous avons l’habitude de nous voir tous les jours…Nous avons
donc très vite commencé à travailler dans notre home studio sur de nouvelles
compositions. En fait, notre technique de composition nécessite de tous se
retrouver en studio. On ne commence pas à écrire une chanson à la guitare
acoustique pour ensuite la faire écouter aux autres.
En quoi le processus créatif de cet album
était-il différent du précédent ?
En fait, nous avons travaillé dans un studio
à Venice (Los Angeles) pendant 4 mois. En ce qui concerne le premier album, les
choses se sont faites très rapidement. Avec celui-ci, il fallait que l’on
arrive à capter des moments précis, des instants d’inspiration. Et puis, cette
fois-ci, nous sommes entrés en studio en tant que vrai groupe alors que sur le
précédent disque, plusieurs parties instrumentales avaient enregistrés
séparément en mode « home studio ».
Y-a-t-il eu une phase de pré-production pour
« Surfing The Void » ?
Nous avons passé deux semaines avec notre
producteur Ross Robinson (ndlr : Deftones, Sepultura, Soulfly, The Cure)
en pré-production à jouer les chanson encore et encore jusqu’à obtenir un
résultat qui soit satisfaisant pour tout le monde. Ce qu’il y a de bien avec
Ross, c’est que rien ne doit être forcé, il faut que ce soit le plus spontané
possible, que tu te sentes inspiré pour réaliser la meilleurs parties
instrumentales qui soient. Ross créée les conditions idéales pour que tout se
passe bien à ce niveau-là. A chaque enregistrement, on faisait le point sur ce
qui nous a donné envie d’écrire telle ou telle chanson, sur ce qui nous
motivait en tant que musiciens. Il fallait que les choses viennent vraiment de
notre cœur, qu’il n’y ait pas de morceaux qui semblent calculé sur ce disque.
On avait besoin que ce soit très primaire, instinctif.
Techniquement parlant, sur quel support
avez-vous réalisé cette première phase ?
Pour notre premier disque, tout a été
enregistré sur un ordinateur équipé de Protools. Avec celui-ci, nous voulions
avant tout sonner comme un vrai groupe. Lorsque nous avons enregistré les
parties de batterie, nous n’avons pas voulu utiliser de métronome. La plupart
de ces parties ont été enregistrées sur bandes avec un maximum de 3 ou 4
prises. C’était le challenge dès le départ et nous avons réussis à le remporter
(rires). Même s’il y avait des petites erreurs, nous avons voulu les conserver
car c’est plus réaliste comme ça.
Enregistrer un disque à Los Angeles, c’est
toujours une expérience particulière ?
En fait, c’est là que Ross a son studio donc
c’est pour cela que nous nous sommes retrouvés dans cette ville à réaliser
notre second album. C’est toujours bien de se retrouver loin de l’Angleterre,
cela évite pas mal de distractions. En plus, Venice est un quartier à part dans
la grande mégalopole de Los Angeles. Nous étions donc très concentrés sur ce
que nous avions à faire. Nous passions toutes nos journées à bosser sur les
morceaux en s’accordant tout de même quelques sessions de surf (rires).
Quelle est ta période musicale préférée à Los
Angeles ?
Je dirais les seventies avec les productions
de Neil Young, à partir de «After The Gold Rush » (ndlr : album
réalisé en 1970). Je trouve qu’il y a eu pas mal de bons disques issus de cette
période. Mais, ce n’est en aucune manière une influence sur notre nouveau
disque. Nous ne sommes pas le genre de groupe qui cherche à s’inspirer de ce
qu’il écoute. Aujourd’hui, il y a tellement de sources d’inspiration musicale qu’on
ne veut pas se limiter à une seule source. Notre musique est vraiment le
résultat d’un groupe en tant qu’entité.
Au départ, vous avez été associé à la scène
New Rave. Quel est votre point de vue sur la question aujourd’hui ?
C’est assez bizarre de penser à cette
association. Honnêtement, je trouve qu’il n’y a pas eu de courant musical
massif, il n’y a pas des centaines de groupes qui en ont émergé spontanément.
Ca n’a rien de comparable avec la mouvance brit pop du début des années 90. En
fait, c’était plus un regroupement de différents groupes qui avaient des
influences communes provenant de la scène rave mais qui était interprétées de
manière très différente d’une formation à l’autre. Par exemple, on pourrait
difficilement nous comparer à Soulwax.
Peux-tu nous parler de
« Flashover », le premier titre extrait de «Surfing The Void »
que l’on peut entendre sur votre page myspace ?
Nous voulions mettre en avant un titre très
direct et énergique. Ca aurait été trop évident de mettre en avant une chanson
pop par exemple (rires).
Propos recueillis par Laurent Gilot
Photo : Harley Weir
Klaxons, Surfing The Void
(Universal/Polydor/Because)
Sortie le 23 août 2010






