Un an après la parution de son
cinquième album, « Raven In The Grave » (2011), les deux musiciens danois remettent
le couvert. Leur pop malingre semble toujours tenir maladroitement sur ses
pattes, dévoilant sa fragilité à la face du monde sans aucune pudeur car elle
sait qu'elle est capable d'élever nos âmes, de guérir nos meurtrissures,
de temporiser la froideur des rapports humains ("I don't wanna be
young and cold" chante, dès le départ, le duo). Comme chez nombre de ses
congénères de la scène indie rock, les Raveonettes convoquent l'esprit des
années 60/70 pour bâtir des cathédrales de spleen hivernal
("Observation") ou un hip hop décharné dopé aux mélodies pop éthérées
("Curse The Night"). Parfois, on baigne dans un véritable marécage folk
où il fait bon de se baigner en été, à la pleine lune de préférence, ("The
Enemy"). Puis, difficile par la suite de résister à ces envolées élégiaques
qui vous donnent envie du grimper au firmament grâce à la production impeccable
de Richard Gottehrer (Blondie, The Go-Go’s, Dum Dum Girls). Enregistré dans les
mythiques studios Sunset Sound à Hollywood (Californie),
« Observator » fête à sa manière dix années de collaboration entre
Sune Rose Wagner (chant, guitare) et Sharin Foo (chant, guitare, basse). Un
bien bel anniversaire.
Laurent
Gilot
The Raveonettes, Obervator (Vice Records - Module)
Sortie le 11 septembre 2012
The Raveonettes, She Owns The Street, official video