1.05.2007

Chroniques maxis, singles


MSTRKRFT
The Looks
(Last Gang Records/Pias)
Ces deux lascars de Toronto n'ont pas leur pareil pour concocter de belles petites bombinettes qui vous pètent à la tête dès qu'elles se mettent en marche. Pour les non initiés aux mystérieuses abréviations anglo-saxonnes, MSTRKRFT signifie "Master Kraft". Ces artisans, Jesses F. Keeler et Al-P, se sont fait les dents sur une tripoté de travaux de relectures (Juliette & The Licks, Annie, Metric, The Kills, Bloc Party, The Gossip…) avant de se concentrer sur l'enregistrement de ce premier album bien ficelé. Urgence et euphorie sont ici au programme, de la dinguerie vocodée de "Work On You" en passant par l'optimisme déraisonnable de "Easy Love". Exit le projet précédent Death From Above 1979, dans MSTRKRFT, les machines prennent le pouvoir pour ne plus vous lâcher. Si l'on devait chercher des affiliations soniques au duo, ça serait plutôt du côté des teutons de Digitalism, des frenchies de Digitalism ou des britons azimutés de Doest It Offend You, Yeah ? Chouette, vous allez pouvoir échapper à la dépression hivernale sans prendre de prozac !

Funkstörung
Appendix
(!K7/Pias)
La première chose à savoir, par rapport à cette nouvelle sortie du duo germanique, est que Funkstörung fêtait l'année dernière ses dix années d'existence. La seconde est que "Appendix" fait office de testament puisque Chris de Luca et Michael Fakesch ont décidé de se séparer après avoir donné vie à l'une des plus belles machines de broken beats et d'electronica d'Outre-Rhin. Preuve en est sur cette compilation qui réunit plus d'une dizaine de remixes rares ou non réalisés qui valent, pour certains, vraiment le détour. Peu importe les univers musicaux des artistes qui passent entre les mains des bavarois, la patte Funkstörung demeure. Ce mélange rare de rythmiques hip hop ("1st Stroke" de Spacek), de gimmicks funky ("Whispering Streets" de Barry Adamson), de mélodies rêveuses ("All Is Full Of Love" de Björk), de cassures insensées ("Love In A Trashcan" des Raveonettes). Cette volonté unique de dresser des ponts entre une pop aérienne et des beats à têtes chercheuses, joyeusement concassés par moments, héritiers directs d'une école qui a fait ses preuves de l'autre côté de la Manche avec les pensionnaires du label Warp. R.I.P.

VINYLS
Krazy Baldhead
Dry Guillotine EP
(Ed Banger)
"Dirty & noisy" : voilà les qualificatifs dont se trouve affublée la musique de Krazy Baldhead sur sa bio officielle. Le b-boy de Brooklyn Tes vient prêter main-forte au producteur Pierre-Antoine Grison pour la ritournelle barrée "Crazy Mothafuckas" alors que l'Anglais Midfield General la revisite façon marteau-pilon. Mention spéciale sur l'electro vintage de "Dry Guillotine".

Sex In Dallas & Biladoll
Forever Young
(Record Makers)
Un temps exilée sur le label berlinois Kitty-Yo, la formation parisienne est de retour sur un label français accompagnée de Biladoll alias Mia Von Matt. Pas de reprise d'Alphaville ici mais une chanson à la ritournelle obsédante qui s'impose doucement et sans tapage. Le remixe de Sharooz est, lui, taillé pour le dancefloor tandis que "Mes nuits sont fragiles" s'enfonce en terres technoïdes.

1990s
You're Supposed To Be My Friend
(Rough Trade)
Ce trio de jeunots originaires de Glasgow ne verse pas dans le mellow. 1990s s'est fait les dents sur les premières parties des Franz Ferdinand ou des Long Blondes. Leur premier EP dévoile un rock incisif, plus influencé par les late 70's que par les early 90's. It's so fresh !

MSTRKRFT
Work On You
(Last Gang)
Selon le duo canadien, le morceau de ce Ep servirait de générique à un site porno. Quoi qu'il en soit, force est de reconnaître que "Work On You" est d'une efficacité redoutable, electro et rock à la fois, une sorte d'hybride entre Chromeo et LCD Soundsystem. Si vous êtes convaincus, jetez-vous sur l'album !

Ying Yang Twins
Jigglin
(TVT US)
Le duo rap d'Atlanta revient sur le devant de la scène avec ce maxi hip hop fortement teinté de petits sons electro envoûtants. Ca va chalouper sérieusement dans les clubs cet hiver avec cette petite sucrerie qui donne envie de se trémousser en souplesse.

Artist Unknow
Unknown To Millions
(Datapunk)
Premier Ep du teuton sur le label d'Anthony Rother, "Unknown To Millons" distille une electro un brin sombre et angoissée. Le ton est plus pop et léger avec "Aciklik" et "Movin' Along" alors que "Tank" enfonce le clou avec son ambiance délétère.

LG